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Le cancer chez l’enfant

vendredi 1er février 2002, par Martine Papanicola

LE CANCER ET L’ENFANT

Particularités des cancers de l’enfant :

Les cancers observés chez l’enfant n’ont rien de commun avec ceux que l’on peut rencontrer chez l’adulte. En effet, il s’agit de maladies rares (1 % des cancers détectés chaque année concerne des enfants).
Les principales localisations des cancers d’adultes (poumons, sein, organes génitaux féminins, tube digestif et peau) sont pratiquement inconnues chez l’enfant. De plus, les facteurs environnementaux tels que le tabac ne sont pas incriminés dans la survenue des tumeurs chez l’enfant.
La constitution de registre régionaux, puis d’un registre national des cancers de l’enfant, à l’initiative de la Société Française d’Oncologie Pédiatrique (SFOP) en association avec l’INSERM, permet aujourd’hui des analyses statistiques sur la fréquence, la répartition des cancers de l’enfant, leur évolution dans le temps ainsi que la recherche de facteurs de risques.

Les cancers d’enfants ont des caractéristiques et une évolution différentes de celles de l’adulte. Ce sont des tumeurs à évolution rapide, cela s’explique très largement par la forte proportion de cellules engagées dans un cycle de division.
Facteur positif puisque ces tumeurs régressent aussi très vite sous l’effet des chimiothérapies et de la radiothérapie auxquelles elles sont particulièrement sensibles (tumeurs chimio et radiosensibles)

Le traitement des cancers de l’enfant :

En France, actuellement, la plupart des affections malignes de l’enfant bénéficient d’une chimiothérapie première destinée soit à constituer la totalité du traitement, souvent combiné à une radiothérapie et parfois une greffe (ex : leucémies et lymphomes), soit encore à constituer un premier temps du traitement facilitant ensuite un acte chirurgical (ex : neuroblastomes, tumeurs osseuses), de mieux en mieux maîtrisé.

Les taux de guérison ont fortement progressé en quelques dizaines d’années. Résultats combinés de diagnostics précoces, des progrès de l’imagerie et biologie médicale, de la maîtrise des traitements et leurs effets à l’appui de protocoles thérapeutiques éprouvés au plan national et international, sans oublier les facteurs environnementaux tels que les meilleures conditions d’hospitalisation, la prise en compte de la douleur, déterminants sur le psychisme de l’enfant.
Tous ces secteurs continuent d’être des domaines de recherche pour atteindre un taux maximum de guérison.
Les pistes d’espoirs

Les protocoles thérapeutiques, base actuelle des traitements de cancers, constituent le socle de la recherche clinique : ils répondent au double objectif d’amélioration des résultats dans les affections à faible taux de guérison et de gains en guérison de qualité par une réduction des risques thérapeutiques immédiats et à long terme.
Par leur uniformisation, ils garantissent une prise en charge homogène des patients et un retour d’expérience propice à la recherche de traitements plus efficaces.
Piste complémentaire : celle de nouvelles molécules actives contre le cancer, en liaison avec l’industrie pharmaceutique ainsi que l’innovation dans les techniques d’imagerie médicale et en radiothérapie.
Dans le registre de l’environnement psychologique de la maladie, des progrès sont encore à faire : améliorer la qualité de vie des enfants en leur permettant de mener, pendant et après leur maladie, une vie normale, la vie de tous les enfants, sans les isoler pendant leur traitement. Parallèlement la lutte contre la douleur constitue une piste de recherche visant à mieux évaluer la douleur, la contrôler et participer à une meilleure formation des équipes soignantes.

Quid de la thérapie génique des cancers ? Même si ce n’est pas encore à l’ordre du jour, c’est l’ espoir du XXIème siècle.
Très grossièrement, cet espoir repose sur la possibilité d’agir directement sur la cause de la maladie cancéreuse et non plus uniquement par la destruction des cellules en excès (et donc toutes les cellules à renouvellement rapide) au moyen de chimiothérapies ou rayons ionisants.
A la source d’une tumeur, un dérèglement des interactions entre cellules du à un dysfonctionnement soit au niveau des protéines permettant ces communications, soit au niveau du code génétique de ces protéines.
Pour agir, plusieurs pistes sont actuellement ouvertes :
Administrer dans les cellules cancéreuses où elle fait défaut, une protéine, la protéine P53, déclenchant la « mort cellulaire programmée » permettant aux cellules de se renouveler normalement (les vielles cellules laissant la place aux jeunes).
Insérer dans les cellules cancéreuses le code génétique d’une molécule « suicide », finalisé par l’administration au bon moment d’un médicament « déclenchant », ciblant la cellule tumorale.
Prévenir un rechute par l’administration d’une forme de « vaccination » générant dans le système immunitaire des cellules tueuses de tumeur.

Attention : ces pistes ne sont évidemment qu’à un stade expérimental à travers le monde et pratiquées sur des malades à un stade avancé. De même, les diverses pistes ne sont testées et indiquées que dans certains types d’affections cancéreuses.

QUELQUES DEFINITIONS

Chimiothérapie :

Utilisation de médicaments pour détruire les cellules tumorales responsables de la maladie. Ces médicaments sont nombreux. Ils sont utilisés de manière variable en fonction de la maladie à traiter. On utilise le plus souvent des associations de deux ou trois médicaments qui sont donnés par cures de quelques jours. Ces cures sont répétées toutes les trois ou quatre semaines.
Ces médicaments provoquent des effets secondaires très variables selon la nature de chacun. Ces effets secondaires sont l’alopécie (chute de cheveux), l’aplasie (baisse temporaire de globules du sang restaurée par transfusions et entraînant parfois de la fièvre, hospitalisation et traitement d’antibiotiques par perfusion), et des troubles digestifs (nausées et vomissements, dont la fréquence et l’importance sont, actuellement, relativement bien réduites par l’emploi de médicaments).
Radiothérapie :

C’est un traitement par les rayons. Les rayons les plus utilisés sont les rayons X et les rayons Gamma, analogues à ceux employés pour faire les « radios », mais beaucoup plus puissants afin de guérir la maladie.
Pour bien réussir un traitement de radiothérapie, il faut parfaitement « viser » la zone à traiter. Un centrage (ou simulation) préalable aux séances est nécessaire. Les séances se font à intervalles réguliers (ex 1 par jour), sont indolores et ne durent que quelques minutes. Elles peuvent se poursuivre plusieurs semaines. Comme pour la chimiothérapie, les effets secondaires, variables suivant les cas (ex : nausée, vomissement, alopécie) sont connus et maîtrisés.
Protocole thérapeutique :

Programme thérapeutique associant les divers traitements indiqués (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) . Ces protocoles thérapeutiques, grâce à la recherche, au suivi des patients et aux échanges internationaux, se sont considérablement affinés afin de répondre au mieux aux spécificités de chaque pathologie cancéreuse.


Sources pour la rédaction de ce dossier : www.la-sfop.com, www.fnlcc.fr , le petit guide destiné aux enfants soignés à l’IGR(Villejuif), site UNLE .